association animation de l’arche

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Samedi 7 juin 2008 : Conférence Musique
« Richard Wagner et la Tétralogie »
De notre envoyé spécial.
Envoyé spécial. Envoyé spécial. Faut l’dire vite.
J’suis pas spécialiste d’opéra moi, d’habitude j’fais l’arrivée du tiercé.
Bon, d’après c’que j’ai compris, la Tétralogie raconte
les turpitudes des dieux, des géants et des nains
(un conseil, préférer le mot Niebelungen pour les
conversations de salon).
Cela se passe dans des temps très reculés,
bien avant l’apparition de l’homme sur Terre (d’ailleurs,
au milieu de l’histoire, on est même dans Jurassic Park).
D’habitude, faut quat’ jours pour raconter l’histoire. On n’a pas le temps. Alors, j’vous résume…
A ma gauche, Alberich, le Nain qui a volé l’or du Rhin (magot placé sous la garde des Filles du Rhin) et son frère Mime, forgeron de son état, qui en a fait un anneau et un heaume magiques.
A ma droite, Wotan, le PDG de la multinationale des dieux, qui décide de se faire construire un palais pharaonique (le Walhalla, toujours pour avoir l’air savant). Un peu bling bling sur les bords, the big Boss… Il embauche pour cela des géants des B.T.P : Fafne et Fasold. Comme il n’a pas du tout envie de régler leur facture en ponctionnant sa cassette perso, il cherche un plan B.
Son directeur de cabinet, (un dénommé Loge) lui conseille de voler l’or volé. Alberich, furieux, lance une malédiction à tous les détenteurs de cet or. Et ça ne tarde pas : les deux géants s’entretuent et Fasold reste au tapis.
Comme le rôle d’un chef, c’est de mettre de l’ordre, Wotan décide de rendre l’or aux filles du Rhin (il est très doué pour disposer de ce qui ne lui appartient pas). Mais, s’il a des idées brillantes (depuis qu’il a sacrifié un œil pour avoir la connaissance suprême), il ne peut jamais rien faire lui-même : il est toujours lié par un contrat qui l’empêche de les mettre personnellement en application. Eureka. Il imagine de créer un héros libre, fort, sans inhibition (OSS117 ??? Non, Siegfried) qui pourrait mener à bien cette mission. Pour ça, il faudrait commencer par lui créer des parents sur mesure : ce sera le rôle de ses jumeaux bâtards (Siegmund et Sieglind) et incestueux.
C’est un bon plan, mais ça met Fricka (Mme Wotan pour l’état civil) dans une rage folle : dame, son job à elle, c’est de veiller à ce qu’on respecte toujours les lois fondamentales de la Famille, et avec ce coureur de Wotan, elle ne chôme pas. Pour ramener la paix dans son ménage, Wotan accepte de sacrifier son fils Siegmund. Trop tard, Siegfried est déjà en route… Vous suivez toujours ???
Et c’est là qu’intervient Brünnhilde, la fameuse Walkyrie (vous savez, celle qui passe son temps à hurler quand elle est à cheval), une demi-sœur des jumeaux (ça reste dans la famille). Si elle échoue à sauver Siegmund, du moins elle protège Sieglind de l’ire wotanesque en la mettant à l’abri dans une profonde forêt habitée par le géant Fafner, transformé en dragon pour veiller sur son or (à l’époque, les coffres forts n’existaient pas encore). Colère noire du paternel qui abandonne Brünnhilde endormie et sans défense… mais quand même sur un rocher très peu accessible et entouré de flammes : on craint les mésalliances chez les dieux ! Fin de la seconde journée (la « Walkyrie », pour briller en société).
Siegfried naît. Sa mère meurt (elle n’était pas libre pour le casting de la suite de l’opéra). Et c’est Mime, le forgeron (le frère d’Alberich, le premier voleur de l’or, vous vous souvenez), qui élève le bébé. Oh, pas par altruisme : il a lu dans le livret que ce gosse surdoué saura un jour réparer l’épée magique de son père. Devinez ce qu’on peut faire avec une épée magique ? Affronter Fafner pour lui piquer son or ! Mais il rate son coup et c’est Siegfried qui récupère le magot après avoir tué le T. Rex. Il va même réveiller Brünnhilde : happy end (pour une fois !) et fin de la troisième journée (« Siegfried » pour briller en société).
Mais alors, à partir de là, ça se complique (oui, oui, c’est possible...)
et ça s’aggrave : c’est la guerre entre les enfants des héros
et les enfants des nains, toujours pour une histoire de pognon.
Y a des morts à chaque image, un vrai thriller.
Evidemment, le combat cesse vite, faute de combattants.
A la fin, tout saute et on brûle carrément les décors.
En fin de soirée, ce sera même le crépuscule
(d’ailleurs, c’est le titre de la quatrième journée : le « Crépuscule des Dieux »).
Finis, les dieux. Les hommes vont pouvoir s’installer tranquillement sur terre… et ils ne feront pas les mêmes bêtises… Quoique… à bien y réfléchir… argent, sexe et pouvoir, c’est toujours d’actualité non ?
Moralité :
Si chacun des protagonistes s’était contenté de son lot au lieu de convoiter systématiquement ce qui appartient à autrui, il n’y aurait pas eu tant d’événements tragiques…
Mais on aurait quand même raté un sacré morceau de musique !!!!