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Pour un listing (le plus exhaustif possible) de la discographie 

de l’oeuvre symphonique de Chostakovitch,

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Samedi 28 mai  2011


Conférence Musique


« Les masques de Chostakovitch

ou le rôle du compositeur

dans la Russie soviétique »


par Olivier BRAUX

  Comme chaque année, Olivier Braux nous propose une conférence illustrée par de nombreux moments musicaux. Chaque fois, le thème est inspiré par le programme du festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence où “Le Nez” de  Chostakovitch est à l’affiche de la saison 2011.

Photos

de Patrice Couvrat-Desvergnes

Vous m’reconnaissez. J’suis pas spécialiste d’opéra ;  d’habitude j’fais l’arrivée du tiercé (j’vous l’ai d’jà dit).

Bon, une fois d’plus, j’m’en vais essayer de vous dire c’que j’ai compris.

Mais c’est mieux quand c’est Olivier qui l’ dit : la prochaine fois, ne manquez pas le direct

L’homme à la triste figure 


De Chostakovitch, on pourrait dire que c’est homme à la triste figure, si du moins l’on en juge par les photographies qui nous sont parvenues. Jamais un sourire, pas même lorsqu’il a reçu le prix Staline.

Il a passé sa vie à craindre à chaque moment une condamnation au goulag : on raconte qu’il dormait tout habillé avec une valise prête. L’iconographie retiendra un vague sourire dans son cercueil (photo ci-contre).

Chostakovitch, né en 1906, est le premier compositeur soviétique de l’époque révolutionnaire. Le régime dirigé par Staline exerce une censure très stricte sur les productions artistiques : l’art doit être immédiatement compréhensible et doit servir l’idéologie. Tout ce qui est contraire est réprouvé et discrédité par le régime avec le qualificatif péjoratif  : formalisme.

Lady Macbeth de Mtzensk,


En 1934 est créé cet opéra qui rencontre immédiatement un grand succès, tant en Russie que dans une quarantaine de théâtres dans le monde entier.

Le 28 janvier 1936 paraît dans la Pravda un article intitulé : “Le chaos remplace la musique”, violente diatribe contre cet opéra : Staline accompagné de ses plus proches collaborateurs avait assisté à une représentation de l'opéra  et l'avait détesté.


Le propos d’Olivier Braux est illustré par un extrait de film relatif au final de cet opéra.

Le formalisme.


C’est le début d’une disgrâce officielle : on est à l’époque des grandes purges et le compositeur peut craindre le pire.

Le nom de Chostakovitch disparaît des programmes pendant deux ans. Le compositeur se consacre à l’enseignement du piano jusqu’à ce qu’on le renvoie pour incompétence. Il est convoqué par la police subit des interrogatoires et est menacé d’arrestation. Il est conduit à faire son autocritique.


En 1937 sa Symphonie n° 5 lui permet le retour en grâce. Il lui donne le sous-titre “Réponse créative d'un artiste soviétique à de justes critiques”. Il accepte une certaine compromission  pour devenir un artiste du peuple. Cliquer ici pour écouter...


Pour en savoir plus sur les relations entre Chostakovitch et Staline, (extraits d’opéra, lettres du compositeur, films d’actualités de l’époque...)

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Le Nez


Cet opéra, tiré d’une nouvelle de Nicolas Gogol, est créé en 1930, Critiqué par l'Association russe des musiciens prolétaires pour son « formalisme » (c'est-à-dire en langue stalinienne son élitisme), il est vite retiré du répertoire jusqu’en 1974,

C’est un opéra tout à fait particulier : à proprement parler, on n’y chante pas, on récite, on éructe.... 

Musique légère.


Après les purges staliniennes, durant sa période soviétisée, Chostakovitch  écrit de nombreuses musiques de films.


En 1961, il écrit une opérette “Moscou, quartier des cerises”. L’histoire est une bluette qui se déroule dans les fameux appartements communautaires.


Notre conférencier nous annonce que cette oeuvre très distrayante devrait être présentée à Marseille durant la saison 2011-2012.