En quatre siècles, sur l’espace occupé actuellement par le Café à l’enseigne des Deux Garçons, on a trouvé successivement :

Jusqu’au XVIIe siècle, une auberge : l’Hostellerie du Cheval Blanc au pied du rempart méridional, à l’ombre du couvent des Carmes (situé à l'emplacement de l'actuel passage Agard, ce dernier a été démoli au XIXe siècle, donc, ne le cherchez pas hormis quelques vestiges encore visibles au fond de la librairie papeterie et du magasin de parfumerie).

En 1660, un hôtel particulier, construit par Jean-François de Gantes, avant de devenir le cercle Guion. A cette époque, le futur Cours Mirabeau est encore appelé Cours à Carrosses (1649, ordonnance du Parlement de Provence sur la construction d'un cours à carrosses à la place du  rempart  sud, du fossé et des lices ; 1876, décret de Mac-Mahon sur l'attribution du nom de Cours Mirabeau).

A la fin du XVIIe siècle, le bâtiment commence sa troisième vie avec le cercle Guion, un club réservé à une élite. Pendant la Révolution, le lieu était le rendez-vous des bourgeois et des aristocrates, auxquels venaient se joindre les officiers de la garnison. Après la Révolution s’ouvre un café de qualité ouvert au public.

Sous Louis-Philippe, deux garçons de café Messieurs Guérini et Guidoni, venant d’ailleurs, rachètent l’établissement ; c’est l’origine du nom de l’enseigne « Les Deux Garçons ».

Les grandes étapes de l’histoire de la ville d'Aix sont souvent liées à la mémoire du café. On peut d’abord citer la liesse populaire de la Fête de la Fédération le 14 juillet 1790, puis les troubles du 12 décembre 1790 qui aboutirent à trois pendaisons aux ormes du Cours (dont celle de l'avocat Pascalis).

Les abords des « Deux G » sont les témoins de l’explosion de joie lors de la Libération le 21 août 1944, suivie de trois mois sombres de l’Epuration (chasse aux collaborateurs et pendaisons, cette fois aux platanes).

La terrasse des Deux Garçons, c’est le rendez-vous obligé du Cours Mirabeau, où l’on s’installe pour voir et être vu à Aix-en-Provence. accueille badauds, curieux et notables.

En deux siècles, de nombreuses personnalités y sont passées dont Cézanne et Zola, des vedettes du show business et les artistes du Festival d'Art Lyrique.

Enfin, il ne faut pas oublier que les « 2G » c’est aussi une superbe salle au décor de frises et de dorures, classée (inscription en 1984 l’établissement à l’inventaire des monuments historiques).